Hyperphagie émotionnelle : comment s'en libérer ?
Tu connais la fameuse expression « manger ses émotions » ? C’est peut-être ce que tu penses faire quand tu te jettes sur des chips ou du chocolat à la moindre contrariété. Et dans ces cas-là, impossible de te contrôler : tu vas manger en excès, quasiment de manière automatique, sans réussir à t’arrêter.
J’ai moi-même été une mangeuse émotionnelle compulsive pendant près de 15 ans. J’ai alterné entre des périodes d’hyperphagie et de restrictions, me demandant constamment ce qui clochait chez moi. Jusqu’à ce que je découvre qu’il y avait une raison pour laquelle je mangeais trop ou trop peu… Et que le problème n’était certainement pas la nourriture.
Si, toi aussi, il t’arrive de trop manger dès que tu te sens mal, et que tu culpabilises de ton manque de contrôle face à la bouffe, cet article est pour toi. Je vais t’expliquer ce qu'est l’hyperphagie émotionnelle, quelles en sont les causes profondes, mais surtout comment sortir de cette alimentation émotionnelle compulsive qui te gâche la vie.
Qu’est-ce que l’hyperphagie émotionnelle ?
L'hyperphagie émotionnelle se caractérise par des prises alimentaires excessives et incontrôlées lors de situations émotionnelles négatives (colère, tristesse, stress, anxiété ou même ennui).
Quelques exemples de signes qui montrent que tu souffres d’hyperphagie émotionnelle :
Tu ressens un besoin compulsif et irrépressible de manger, même si tu n’as pas vraiment faim.
Tu consommes une grande quantité de nourriture rapidement, presque mécaniquement, parfois même sans prendre le temps de t’asseoir (debout devant le frigo ou le placard).
Tu n’arrives pas à t’arrêter de manger, c’est plus fort que toi, comme si tu étais en mode « pilote automatique ».
Tu enchaînes les aliments, généralement riches en sucre et/ou en graisses, ultra-transformés.
Tu as tendance à manger seule et en cachette pour assouvir tes fringales, en dehors des repas et à l’abri des regards.
Tu te sens mieux pendant quelques minutes, quand la nourriture t’apporte le réconfort, l’apaisement, voire le plaisir que tu recherches. Mais après chaque excès, tu ressens de la culpabilité et de la honte, en plus de l’inconfort physique. Tu réalises ce que tu viens de faire et tu t’en veux énormément (« Je suis nulle », « J’ai foutu tous mes efforts en l’air », « Je n'ai aucune volonté »).
Tu évites les situations où il peut y avoir de la nourriture par peur de craquer à nouveau.
💡Une enquête menée en France en 2021 a montré que 50 % des femmes âgées de 18 à 24 ans pouvaient présenter au moins un événement d’hyperphagie émotionnelle au cours des 28 derniers jours. Alors si tu es concernée par cette problématique, sache que tu n’es ni seule ni détraquée.
Quelle différence entre hyperphagie émotionnelle et hyperphagie boulimique ?
Tout comme l’hyperphagie émotionnelle, l’hyperphagie boulimique se manifeste par une consommation récurrente de grandes quantités d'aliments, avec une sensation de perte de contrôle, sans les comportements compensatoires caractéristiques de la boulimie (vomissements, pratique du jeûne, ou encore utilisation de laxatifs par exemple).
Toutefois, il y a une différence fondamentale entre ces deux concepts : contrairement à l’hyperphagie boulimique, l’hyperphagie émotionnelle n’est pas considérée comme un trouble du comportement alimentaire (TCA). Ce n’est donc pas vu comme un comportement alimentaire pathologique, même si ça peut le devenir avec une gravité croissante des crises de compulsions.
📍 Pour rappel, cet article de blog est un contenu pédagogique : il ne vise pas à diagnostiquer, traiter ou remplacer un suivi médical ou thérapeutique. Il ne constitue pas non plus un avis médical ou nutritionnel. Si tu souffres ou penses souffrir de troubles alimentaires graves, il est indispensable de consulter un professionnel de santé.
Quelles sont les causes de l’hyperphagie émotionnelle compulsive ?
Il y a une multitude de raisons qui peuvent expliquer l’alimentation émotionnelle, et donc l’hyperphagie émotionnelle et les crises de compulsions que tu traverses.
Ce qui est sûr, c’est que ce n’est ni un problème d’« addiction à la nourriture », ni une question de volonté ou de motivation. Bien sûr que tu veux plus que tout sortir de cette spirale ! Et non, tu n’es pas « dépendante » de la bouffe comme d’une substance psychoactive que ton corps réclamerait.
En réalité, les causes de l’hyperphagie émotionnelle sont beaucoup plus profondes que ça et s’entremêlent parfois :
L'envie de combler un manque ou un besoin non satisfait. Tu utilises la nourriture pour remplir un vide émotionnel, affectif ou existentiel. Peut-être que tu manques d'amour, de liens, de reconnaissance, de sécurité ou simplement de sens dans ta vie. La nourriture devient alors ton substitut, ton échappatoire.
La charge mentale et le stress du quotidien. Tu jongles entre le boulot, les enfants, la maison, les obligations sociales... Face à la pression et dans cet état de stress permanent, manger est devenu ton mécanisme de compensation émotionnelle.
L'ennui et le manque de stimulation. Il arrive que tu manges compulsivement parce que tu ne sais pas quoi faire de tes mains, de ton temps, de ton énergie. Dans ces moments-là, tu cherches ce que ta vie quotidienne ne te procure pas.
Un mécanisme de protection ou d'autosabotage. Parfois, manger de manière compulsive est ta façon inconsciente de te protéger. Tes kilos en trop peuvent constituer une armure contre les autres, une façon de te rendre moins désirable. Ou alors, tu sabotes tes efforts dès que tu commences à réussir, parce que quelque part, tu penses que tu ne mérites pas d'être heureuse et aimée.
La restriction et les régimes à répétition. Tu sais, cette spirale infernale où tu alternes entre restrictions sévères et crises de compulsions ? Plus tu t’imposes des règles alimentaires strictes, plus tu développes une obsession pour la nourriture. Ton corps et ton mental se rebellent contre la privation, et quand tu craques (parce que tu vas forcément craquer), c'est l’excès assuré.
La perte progressive de tes sensations alimentaires. À force d’alterner entre restrictions et compulsions, tu as perdu le contact avec tes signaux naturels de faim et de satiété. Tu ne sais plus quand tu as vraiment faim, ni quand tu es rassasiée. Forcément, tu ne sais plus différencier la vraie faim physiologique de l’envie émotionnelle de manger, d’où tes excès.
Que faire pour se libérer de l’hyperphagie émotionnelle ?
Maintenant que tu en sais un peu plus sur ce qu’il t’arrive, parlons de ce qui t’intéresse le plus : comment vaincre l’hyperphagie émotionnelle.
En tant que coach qui a déjà aidé des centaines de mangeuses émotionnelles compulsives, je peux t’assurer d’une chose : ce n'est pas en te battant contre tes compulsions que tu vas t’en sortir, bien au contraire. Je t’invite plutôt à analyser ce qu'elles essaient de te dire. Car tes crises d’hyperphagie ne sont que le reflet de tensions intérieures, le signe que quelque chose ne va pas dans ta vie.
Mon approche n'est pas basée sur le contrôle ou la discipline, mais sur la compréhension et la reconnexion à soi.
Voici les pistes d’actions que je t’invite à explorer pour te libérer de l’hyperphagie émotionnelle et retrouver confiance en toi :
Identifier les VRAIES raisons qui te poussent à trop manger. Mettre en lumière tes peurs inconscientes, tes croyances profondes, tes blessures émotionnelles et tes blocages limitants. Par exemple, si tes kilos te protègent de l'intimité, ou alors si tu as grandi sans développer ton sentiment de sécurité.
Déconstruire les narratifs intérieurs qui t'enferment dans une relation toxique avec toi-même, les autres, la nourriture, le plaisir ou encore la féminité (« je ne vaux rien », « je ne suis pas assez bien, assez belle et/ou assez intelligente », « je ne suis pas à la hauteur », etc.).
Déterminer tes vrais besoins (prendre plus de temps pour toi ou mettre des limites avec les autres par exemple) pour enfin nourrir tes faims profondes, prendre soin de toi et consacrer ton énergie à ce qui compte vraiment.
Sortir du cercle vicieux restrictions-compulsions pour faire définitivement la paix avec ton corps, ton assiette et ta balance. Pour ce faire, il est essentiel que tu comprennes le besoin de contrôle qui t'anime. Il faut également lever les interdits alimentaires qui nourrissent cette spirale infernale. Progressivement, grâce à des techniques simples telles que la pleine conscience, tu vas pouvoir réintroduire les aliments que tu t'empêches d'acheter ou d'avoir chez toi de peur de tout dévorer (chips, pâtes, pain, chocolat, pizza, fromage, etc.).
Réapprendre à écouter tes sensations alimentaires pour savoir quand tu as faim, et quand tu arrives à satiété. Lorsque tu te feras de nouveau confiance, tu seras en mesure de manger de tout raisonnablement, sans prise de tête et sans excès.
Bien entendu, quand cela fait des décennies que l'on est prisonnière du cycle restriction-compulsions, il est normal que le travail de déconstruction prenne du temps. Mais c'est un travail de réparation et de libération émotionnelle qui transformera ton comportement alimentaire pour de bon. Le meilleur conseil que je pourrais te donner : ose demander de l’aide et entoure-toi de personnes qui te permettront d’avancer dans la bienveillance, la compassion et le non-jugement.
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Ce coaching est pour toi si :
✓ Tu ne peux pas t'empêcher de manger dès que tu te sens seule, fatiguée, triste, stressée…
✓ Cette situation te rend dingue et tu veux que les choses changent rapidement.
✓ Tu en as marre des régimes et des conseils conventionnels qui ne marchent jamais.
✓ Tu es consciente que tu as des fragilités émotionnelles et des manques plus profonds que tu combles avec la nourriture, mais tu n'arrives pas à mettre un terme à tes automatismes destructeurs.
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